Les bouts

Les anciennes cordes en fibre végétale présentaient beaucoup d’inconvénients, avec l’humidité elles gonflaient et perdaient de leur résistance, pourrissaient ou moisissaient. Du coup leur rapport poids/résistance était médiocre, les rendant encombrantes. En plus elles pouvaient blesser les mains des marins surtout par temps froid(exemple: papyrus, fibre de coco, chanvres, sisal…). Heureusement il y a eu beaucoup de changement!

1)Premières cordes synthétiques

.Polyamide(nylon): il a pour origine le traitement du charbon. En brûlant il dégage une fumée blanche et une odeur de céleri, on l’emploie pour les amarres et les bouts de mouillage en raison de son aptitude à l’élasticité.

.Polyester: issus du pétrole, sa flamme dégage une fumée noire. Moins apte à s’étirer que le polyamide, il peut même devenir non déformable après traitement(pré-étirage)à la fabrication. Il est donc utile à des bouts où du mou dans la corde pourrait être désastreux(ex: drisses). On l’utilise beaucoup pour faire des gaines sur âme kevlar ou spectra.

.Polypropylène: provient du pétrole également, il dégage une odeur de cire en se consumant. C’est le moins résistant des trois mais aussi le plus économique, et il a la capacité particulière de flotter. On peut l’employer comme amarres mais il est surtout utilisé pour le matos de sécurité(ex: halin pour feu à retournement en cas d’homme à la mer).

2)Nouvelles cordes synthétiques

.Polyéthylène: de couleur blanche il brûle en dégageant une odeur de cire. Sa forte résistance pour un poids réduit permet une économie de poids sur le gréement, notamment dans les hauts(spectra, dyneema).

.Aramide(kevlar): couleur jaune beige, ne fond pas. En revanche il craint l’abrasion et les U.V, il faut donc l’utiliser sous gaine pour le protéger. On l’emploie pour les drisses, bastaques et bras de spi.

.LPC(vectran): il est jaune et on l’utilise beaucoup pour faire des manilles textile et des fixations.

.PBO(zylon): de couleur jaune. Mis sous gaine, on l’utilise pour faire des haubans.

3)Caractéristiques employés pour les bouts

.La densité: c’est la capacité du bout à flotter, comme la densité de l’eau=1, si le bout a une densité<1 alors il flotte. Sinon il coule.

.La ténacité: la résistance à la rupture.

.Le fluage: c’est l’allongement irréversible sous la contrainte d’une charge constante.

.La reprise d’humidité: c’est la quantité d’eau que retient la fibre après immersion(exprimée en %).

Concernant la charge de rupture il existe des abaques dans le choix des bouts, on peut aussi utiliser cette formule:

Charge=S*V au carré*0,02104(S=surface de la voile, V=vitesse du vent en nœuds, charge exprimée en kg).

Pour la croisière la tension moyenne est à multiplier environ par 4. L’utilisation du cordage se fait à 25% de sa charge de rupture. Pour la compétition on cherche une utilisation avec un pourcentage plus élevé à la charge de rupture, simplement pour gagner du poids.

4)Longueur des bouts

En général il faut compter la longueur avec trois tours de winch et 1,5m de dormant, puis rajouter 1,5/2m à la longueur idéale afin de recouper les extrémités qui fatiguent dans les nœuds au bout d’un certain temps.

.Ecoute de grand-voile: elle se mesure selon la démultiplication utilisée, elle ne doit pas être plus longue que la marque de vent arrière(longueur limite où, dès que l’on a choqué, la bôme touche les haubans sous le vent)augmentée de la longueur indispensable pour manoeuver au vent.

(Remarque: pour un palan de grand-voile, le rapport de démultiplication de l’écoute est égal au nombre de brins sortant de la poulie qui bouge)

.Drisse de grand-voile: elle doit pouvoir être frappée sur le pont quand elle ne sert pas avec un dormant d’au moins deux mètres à la sortie du bloqueur.

.Barre d’écoute: en étant choquée sous le vent elle doit cependant être utilisable au rappel.

.Balancine de tangon: elle doit pouvoir rester capelée sur le tangon à plat pont et prise en même temps au pieds de mât, et laisser libre le passage de l’écoute de foc.

Bosse de ris: elles doivent être suffisamment longues pour pouvoir être mises à poste avec la grand voile haute, ou au moins pour le ris un et deux(mais bon les trois c’est mieux surtout en équipage réduit).

.Bras et écoute de spi: environ deux fois la longueur du bateau plus un mètre.

.Ecoute de foc: avec le tangon à poste elle doit passer devant la balancine, au dessus du tangon et revenir au cockpit.

5)Surliures et épissures

Un nœud sur un bout fait perdre à ce dernier environ 50% de sa charge de rupture. Il existe cependant un moyen à ça: les épissures. Elles se font sur les aussières(les épissures sur les aussières à trois torons sont les plus simples)et sur les drisses principalement(un peu plus coton).

epissure3torons

épissure sur une aussière à trois torons.

Les surliures empêchent l’extrémité du bout de s’abimer, on peut aussi utiliser des manchons thermo-rétractables(même principe que la gaine thermo-rétractable en électricité)si on n’est pas adepte de la couture. Il est bien utile de faire des surliures sur tout les bout à bord. Le fil à surlier est un fil gras afin de bien tenir en place pendant la couture, dès que la surliure est faite on le chauffe un peu au briquet pour finaliser le travail. Voilà un exemple de surliure cousue sur du trois torons(il vaut mieux faire toujours des surliures cousues, elles tiennent bien mieux dans le temps).

surliure

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